Maupertuis, Pierre Louis Moreau de an Bernoulli, Johann I (1732.01.28)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Maupertuis, Pierre Louis Moreau de, 1698-1759
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Paris
Datum 1732.01.28
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur BS UB, Handschriften. SIGN: L I a 662, Nr.18*
Fussnote



File icon keinbild.gif Monsieur,

Outre la lettre que vous m'avés fait l'honeur de m'ecrire le 30 dec. j'ay receu depuis quelques jours celle du 13 jan. aussy pretieuse pour moy par les marques de bone amitié dont elle est remplie, que celles où vous repandés les tresors de la geometrie. Pour donc repondre au soin que vous voulés bien prendre de ma sancté, je vous diray qu'elle est meilleure qu'elle n'etoit lors que j'eus l'honeur de vous ecrire la derniere fois. La fievre m'a quitté, mais pour la Toux elle continue et a coutume de me continuer jusqu'au printems, j'ay cependant repris un peu d'embonpoint. Je souhaitterois bien aller respirer l'air de Basle mais je ne crois pas le pouvoir encor cette année. Je compte cependant dans mes plus cheres pensées avoir un jour l'honeur de vous revoir et de retourner puiser à la source de la geometrie.

Des que j'ay eté en etat j'ay leu le memoire de m. de Louville et ay rangé en forme de mem. les remarques que j'ay faitte dessus jointes à celles que vous aviés faittes vous mesme. Je vous l'envoye par la voye de m. de Meyran qui doit vous envoyer aujourd'huy la connoiss. des Tems. Je ne scay pas si ce que j'ay fait meritte de paroitre dans une affaire où votre nom seul peut plus que toutes mes raisons; Du moins il vous marquera mon zele. Je vous avoue que j'ay eu de File icon keinbild.gif la peine et de l'ennuy à lire l'ecrit de m. de Louville. J'ay voulu cependant faire l'h.r à ses raisonnements de les suivre et d'y chercher le poinct des paralogismes. Vous me mandiés qu'il ne se mettoit point en peine de prouver ce qu'il avance que les nombres des impulsions faittes dans le mesme tems par deux suittes ineg. de ressorts egaux sont en raison renversée des nombres des ressorts; il auroit ce me semble beaucoup mieux fait de ne s'en point mettre en peine que d'en doner une demonstration telle que celle qu'il donne; car il me semble qu'ayant eu la patience de demesler cette pretendue demonstration, elle se reduit à un vray cercle, car il suppose par une mauvaise retorsion de ce que vous avés dit, que les corps poussés par deux suittes inegales n'acquerent que les mesmes vitesses.

Son dernier argument ne me semble pas valoir mieux. Quant au mem. de m. de Meyran, il me semble que quoyque je ne voulusse pas prendre la peine de le refuter article par article par ce qu'il est trop vague et trop long, je ne laisse pas de repondre à tout ce à quoy il se reduit. J'aurois eté trop court si je n'eusse fait entrer comme episode la 39 prop. de m. Newton qui devient excusable puisque notre adversaire en a besoin, et un petit detail de l'observation de m. Newton sur la perte et production du mouvement. Il me semble que la reponse ne merittoit pas plus de longueur, il la faut laisser à nos adversaires. Si cette reponse vous agrée, faittes moy la grace d'y faire les ratures que vous jugerés et me la renvoyés, si non jettés la au feu; et cela sans aucun scrupule car je serois faché qu'une si bone cause fust deshonorée par de mauvais raisonements. On trouvera peutetre dans notre Acad.ie le stile un peu dur, nous verrons; il est difficile de louer les gens en leur disant qu'ils se trompent. Malgré le soubcon que vous aviés sur mon courage à l'egard des opinions receues dans l'Acad.ie je peux vous asseurer que je serois capable de faire des choses File icon keinbild.gif plus hardies pour la verité.

Jl est vray monsieur qu'il y avoit une inadvertence dans ma lettre sur le probl. de m. Mayer. J'avois oublié dans la fig. de tirer une ligne qui coupe la terre en et fait ; car n'est tombée que par hazard en . Quant à ce qu'il apelle sin. dimid. amplitudinis crurum, j'avois bien remarqué qu'il devoit dire encor cosinus mais je l'avois pris dans le sens le plus favorable qui est de regarder l'amplitudo crurum come la distance de l'est ou come ce qu'on apelle l'amplitude du soleil. Je n'avois point pensé à mesurer la grandeur absolue du cercle lumineux. Ce que vous faittes avec grande facilité.

J'ay eu honte d'avoir eté chercher midy à quatorze heures pour la construction de ma diff[erentielle] lorsque j'ay veu la vostre.

Je n'avois point remarqué la faute que vous avés decouverte dans la rectification des epicycloides spheriques et le mem. m'avoit paru joly;[1] cependant cette faute le gaste vilainement. Je ne suis pas en etat de resoudre le probl. dont vous me parlés sur cela, j'en parleray à m. Clairaut qui a en verité beaucoup de talent pour la geometrie et qui à ce que j'espere la remettra un jour en vigueur dans l'Acad.ie. Je vous seray infiniment obligé de m'envoyer ce que vous avés fait sur cela.

Je n'ay point veu ce que vous avés fait sur le mouvement des muscles,[2] et le mem. de m. votre fils m'a beaucoup pleu aussy bien que ses experiences.[3] Son autre sur la composition des forces[4] m'a pleu beaucoup aussy, quoyque je ne me tente pas capable de decider si la loy de communication du mouvement qui est si nouvelle à m. de Louville est une verité contingente ou necessaire; aprés mesme avoir leu le mem. de m. Herman du 2.nd Vol. qui en cela est opposé à m. votre fils.[5] Faittes moy la grace de me dire ce que vous en pensés, et si come je crois, vous avés quelque chose d'écrit sur cela, de me le faire copier.

Come j'ay toujours beaucoup gouté le principe de la conservation des forces, j'avois à la campagne, auparavant d'avoir leu File icon keinbild.gif le mem. de m. Bulfinger,[6] tasché de chercher à priori ce qui peut demeurer constant dans le choc des corps, et cela une fois decouvert, s'il etoit unique, je n'hesiterois pas de le doner pour la vraye force. Je fis quelque chose sur cela mais je ne fus jamais content du denombrement que je faisois de ce qui pouvoit demeurer constant, qui ne me paroissoit jamais assez suffisant pour une demonstration geometrique; et il me semble que la demonstration de m. Bulfing. peche aussy par cet endroit, et ses raisonnements par bien d'autres, c'est un home encor qui a le talent d'etre long et tres long. Mais je le deviens aussy dans mes lettres. Je me laisse entrainer au plaisir de m'entretenir avec vous. Je suis avec beaucoup de respect Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur Maupertuis.

de paris Lundi 28 jan.1732.

J'avois toujours oublié jusqu'icy que m. votre fils s'etant trompé dans le prix des mem. de Petersbourg je vous dois pour le payment complet du livre que vous m'avés bien voulu ceder, 5 lb. de notre monnoye que m. Deucher me promit hier de vous faire rendre.

Priés pour moy je vous prie monsieur m. votre fils lorsqu'il vous envoye quelque chose de là bas d'y joindre toujours un double pour moy; et asseurés le bien de mes respects.


Fussnoten

  1. [Text folgt]
  2. [Text folgt]
  3. [Text folgt]
  4. [Text folgt]
  5. [Text folgt]
  6. [Text folgt]


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