Maupertuis, Pierre Louis Moreau de an Bernoulli, Johann I (1733.07.27)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Maupertuis, Pierre Louis Moreau de, 1698-1759
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Paris
Datum 1733.07.27
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur BS UB, Handschriften. SIGN: L I a 662, Nr.31*
Fussnote Siegel



File icon keinbild.gif Monsieur

Il y a deja longtems que j'ay receu l'honeur de votre lettre du 26 Avril à la quelle je n'aurois pas tant tardé de repondre sans que je me fais un vray scrupule d'interrompre par des lettres inutiles, des meditations où je scavois que vous etiés et où vous etes peut etre encore. Quelqu'utile et agreable que me soit votre commerce, le bien general doit l'emporter sur mon interest particulier; je ne vous parleray donc d'aucun sujet Mathematique jusqu'à ce que je ne scache que vous avés donné la derniere main à l'ouvrage qui vous occupe, et que vous ne me permettiés de recommencer mes importunités ordinaires.

Je ne doute point monsieur que tout ce que vous dirés sur la preference qu'on doit doner à l'impulsion sur l'attraction ne soit excellent. Asseurement on ne peut nier que de tous les systemes celuy qui employant moins de principes explique aussy bien tout que celuy qui en employe davantage ne doive etre preferé. L'impulsion est bien certaine dans la nature; les Anglois la reconoissent comme les autres. File icon keinbild.gif Si donc on peut expliquer tout par elle, si l'on peut faire voir que l'Attraction (passés moy ce terme) en depand, on remontera plus haut et l'on philosophera de plus loin que n'a fait m. Newton. Tout Anglois que je vous parois c'est ainsy que je pense et que je me suis expliqué dans mon discours sur la fig. des Astres.[1] C'est donc à vous monsieur qui etes capable de vous passer de l'Attraction et de reduire tout à l'impulsion, c'est à vous qu'il apartient d'attaquer l'attraction considerée comme principe. Mais pour ceux qui avec l'epargne qu'ils font de principes dans la philosophie, n'expliquent rien, ceux là ne me paroissent pas philosophes; c'est en vain qu'ils se glorifient de n'admettre qu'un seul principe.

La Gageure de l'abbé de Gua (puisque vous etes curieux d'en scavoir des nouvelles) etoit une bagatelle, mais seulement une picque entre les deux. L'abbé malgré son mecontentement ne laissa pas de payer.

Je vous prie monsieur lorsque vous ecrivés à m.rs vos fils à Petersbourg[2] de ne jamais oublier de leur dire combien je fais cas de l'honeur de leur amitié et combien je les prie de me la continuer. Dittes moy dés que vous le scaurés si m. votre fils ainé revient cette année. J'accepte avec bien des remerciements son present de la Grammaire chinoise. Le 3.e Tome de leurs Mem.[3] ne paroit il point encor?

Vous vous mocqués de moy dans tout l'article de votre lettre qui suit. Mon plus grand honeur sera toujours d'avoir eté et d'etre encor votre disciple.

Je donnay dés que je receus votre lettre, votre equation à M.rs Clairaut et Fontaine qui l'un et l'autre la separerent en faisant , et , d'où ils tirent .[4] Vous desiriés apparemment quelque chose de plus, sur cette equation, car ce ne me paroist pas une grande difficulté de la construire ainsy. Vous aurés sans doute traitté la chose tout autrement, et quand vous aurés le tems je vous prieray de me communiquer ce que vous avés fait sur cela.

Je suis bien faché d'apprendre que la Goutte vous traitte toujours comme elle feroit un home ordinaire. Je suis avec l'attachement le plus tendre et le plus respectueux Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur Maupertuis

de paris 27 juill. 1733.

File icon keinbild.gif A Monsieur

Monsieur Bernoulli

Professeur de Mathematiques,

Des Academyes de France,

d'Angleterre etc.

à Huningue

Alzace


Fussnoten

  1. [Text folgt]
  2. Daniel und Johann II Bernoulli
  3. [Text folgt]
  4. Im Zähler der rechten Seite der letzten Gleichung ist der Exponent mit Bleistift gestrichen und durch ersetzt.


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