Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1716.03.18)

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Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1716.03.18
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 84*
Fussnote



File icon.gif Monsieur et Treshonnoré Patron

Monsieur Vôtre fils vient de partir dans ce moment pour l'Italie,[1] mais par une route toute differente de celle, que nous nous sommes proposés. Il y a une Compagnie des 3 Marchands, qui sont obligés d'y aller touts les ans, mais comme les nouvelles ordres touchant la quarantaine dans l'Etat de Milan et celuy de Venise sont de nouveau tres rigoureuses,[2] ils ont pris la resolution de prendre la route de Turin par Geneve, j'ay consulté avec mes Amis et avec ses compagnons, qui sont mes Amys aussy, et nous avons trouvé bon generalement, qu'il prenne le même chemin. Ce qui se fit aux conditions suivantes. M.r Bavier de Coire,[3] qui est le Commis des Mess.rs Wertmillers[4] luy donne un cheval jusques à Milan à condition, que M.r Vôtre fils le nourrisse en chemin, et qu'à Milan il donne 10 Ecus en Espece: ce qui est fort honnête: Par ce Moyen il se trouve debarrassé de toutes les chicanes que l'on a à essayer avec ceux qui prêtent des chevaux: Et il n'a qu'à faire le dernier accord à Milan jusques à Padoue, où il trouvera la barque ordinaire pour Venise.[5] En 15 ou 16 jours ils iront à Milan, ce qui est seulement le tiers de la quarantaine seule. Pour ce voyage il avoit besoin des pistolets et des Housses etc. pour les pistolets, puisque j'en avois deux paires, File icon.gif je les ay partagées avec luy, pour le reste il l'a acheté à bon Marché. J'ay en même temps pris la liberté de le demander combien qu'il avoit de l'argent avec luy, et me l'ayant dit j'ay trouvé cette somme à peine suffisante pour arriver tout droit à Venise, sans compter les frais de la quarantaine, ou bien celles du detour qu'on fait, ainsy j'ay trouvé bon de prier M.r Bavier (qui est fort joli garçon) de s'informer de luy à Milan de ce qu'il pourra avoir du reste de son argent, et en cas, qu'il ne seroit pas suffisant de luy donner credit de 4 jusques à 6 Louisdors. Excusés moy je vous supplie si j'ay usé toute la liberté, qu'il faut necessairement dans des cas semblables, dans les voyages il faut toujours quelque peu de reste pour tous les evenements qui peuvent arriver, et je vous assure qu'il n'en retiendra beaucoup de tout cela. Ce qui me console dans la douleur de perdre M.r Vôtre fils si tôt, c'est que je suis assuré qu'il a fort bonne Compagnie, qui luy faira passer son temps fort agreablement, et l'avantage d'apprendre d'eux le menage dans les voyages à faire. La raison que j'ay preferé cela à tout autre, est l'incertitude des affaires des Grisons touchant les levées,[6] car elles seront bien lentes, ainsy qu'il auroit pû arriver, que l'on auroit êté contraint d'attendre encore File icon.gif jusques à 2 ou 3 mois; sans faire aucune reflexion sur le frere de M.r Meyer, qui tarde encore en Hollande.[7]

Mais le depart de la poste me presse à finir; Le bon Dieu le conduise, et le benisse dans son voyage. Mes treshumbles respects à Madame Vôtre chere Epouse, et à toute la belle famille. Du reste je vous prie d'être persuadé que je suis toujours avec un grand respect Monsieur et Cher Patron Votre treshumble et tresobeïssant Serviteur D.r Jean Scheuchzer.

Zuric en grande hâte ce. 18. Mars. 1716.


Fussnoten

  1. Pietro Antonio Michelotti hatte Nicolaus II Bernoulli nach Venedig eingeladen. Siehe Johann I Bernoulli an Johannes Scheucher von 1715.12.18.
  2. Grund für die Verschärfung der Quarantänemassnahmen in Venedig waren die Pestvorkommnisse in Mitteleuropa seit 1709.
  3. Chur.
  4. Evtl. Hans Rudolf Werdmüller (1659-1731) oder Bernhard Werdmüller (1667-1749).
  5. Die tägliche Schiffsverbindung (mit dem "burchiello") zwischen Padua und Venedig erfolgt über das im 16. Jahrhundert hergestellte neue Flussbett der Brenta, das südlich von Chioggia in die Adria mündete.
  6. Die Republik Venedig hatte ein Söldner-Gesuch an die Bünder gestellt. Anlass hierzu gab der Angriff der Türken auf die unter venezianischer Herrschaft stehende Peloponnes.
  7. Johannes Scheuchzer hatte im Brief von 1716.03.01 dem um eine sichere Reise besorgten Johann I Bernoulli empfohlen, seinen Sohn Nicolaus II Bernoulli dem Bruder seines Freundes Meyer anzuvertrauen.


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