Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1719.02.15)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Ort Basel
Datum 1719.02.15
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms H 321a, Nr. 80 pp. 247-248
Fussnote



File icon.gif Monsieur et treshonoré Ami

J'admire la patience de Mr. Votre Frere, qui a bien voulu souffrir, que Votre Theologien[1] ait impunément declamé contre Lui sans en tirer vengeance, se contentant de le menacer qu'en cas qu'il imprimat sa declamation il feroit imprimer aussi ailleurs qu'à Zuric son apologie; ainsi donc le Declamateur en sera quitte pour la menace et ne sera pas puni pour sa temerité pourvû qu'il ne publie pas sa piece; comment, n'est ce pas déja assez de l'avoir prononcé publiquement pour en demander satisfaction? je Vous assure que si j'étois dans le cas de Mr. Vôtre Frere, je n'aurois pas tant de flegme que Lui, ni son estomac pour digerer ces sortes d'injures. Il n'a qu'à montrer toujours une telle indolence pour etre continuellement l'object de vexation à ses Adversaires. Je le felicite cependant du don gratuit de 50 écus que ses Auditeurs Lui ont fait en recompense du tort que son Envieux lui a causé: Dans le temps que je souffris autrefois à Groningue les plus violentes persecutions de mes Antagonistes,[2] Messieurs les Etats augmenterent ma pension de cent ecus par dessus mon ordinaire; ce qui fit presque crever de dépit mes persecuteurs: ainsi la bonne cause triomphe toujours. Quand Mr. Bodmer sera rentré dans sa charge, il aura sans doute le pouvoir et l'occasion de se vanger de l'affront que le Declamateur Lui a aussi fait.

Je croi que ma Belle soeur[3] Vous a fait ecrire par son fils le Cadet[4] pour disposer de l'argent que Vous aviez en main de la part de son fils ainé le Professeur à Padoue[5].

Si ç'auroit été une Heresie pour les Theologiens d'avoir deguisé Mr. l'Axis en habit de femme, c'est ce que je ne sçai pas; au moins ce[6] auroit été une pour les Pedants et les Grammairiens: peutetre que quelcun d'entre eux se seroit trouvé, qui eût voulu soutenir que la Personne en question est Hermaphrodite, et partant qu'on la peut traiter de Mad.me l'Axis aussi bien que de Mr. l'axis; car Vous sçavez qu'il y a quelques uns de ces Hermaphrodites dans la Langue Romaine; par exemple on dit Monsr. le Dies et Mad.me la Dies, comme aussi Mr. le Finis et Mad.e la Finis: mais quant à moi, je croi que notre personnage Axis n'est que du seul sexe masculin.

File icon.gif J'ai encore donné à Mr. Stehelin les dernieres feuilles de Vôtre ouvrages; comme je n'ai pas compris Vôtre intention quand Vous m'envoyates les premieres feuilles, me chargeant de les Lui donner j'ai crû que c'étoit afin qu'il[7] les gardat, c'est pourquoi je Lui ai donné à entendre que Vous Lui en faisiez present; Vous jugez donc bien maintenant, que la bienseance ne me permet pas de les Lui redemander: Ainsi Vous ferez bien, de Lui envoyer directement la continuation, c'est en quoi il n'y aura pas grand mal pour moi; car quand l'ouvrage sera achevé d'imprimer, Vous n'avez qu'à m'envoyer pour mon propre, cet autre exemplaire que Vous aviez destiné à Mr. Stehelin: De cette maniere Vous n'y perdrez rien, et moi non plus.

Si Messrs. les Reformateurs de l'Université de Padoue Vous soutiennent chaudement, ils remplissent le devoir d'honnete homme: il y va plus de leur reputation que de la Vôtre; ce qui me fait toujours esperer, que l'affaire reüssira à la fin; S'il ne s'agit d'autre chose que de sçavoir qui de Vous deux seroit à preferer, de Vous ou de Mr. Votre Frere, Vous y gagnerez toujours; car outre qu'il Vous seroit aussi honorable, si Vôtre Ainé obtenoit cette station contestée, je comte que Vous obtiendriez sa Succession dans la Patrie: La quelle ne pouroit pas Vous étre refusée, en consideration des services que Vous avez faits à la Biliotheque publique; C'est pour cela que Vous ne devriez pas encore resigner la charge de Biliothecaire, jusqu'à ce que Vous Voyiez le denoüement de toute cette affaire de Padoue: en cas que Mr. Votre Frere dût emporter la promotion qui Vous etoit destinée, et que chez Vous on ne Vous fit pas Successeur, ce seroit alors que Vous auriez le plus juste sujet de montrer Votre mecontentement par la resignation du Bibliothecariat. Je suis aprez Vous avoir fait les compliments de ma Femme et de nos enfants, avec toute la sincerité que Vous pouvez exiger de moi Monsieur et tres cher Ami Votre tres humble et tres-obeissant Serviteur J. Bernoulli

Bale ce 15. Fevrier 1719.


Fussnoten

  1. Es handelt sich um Johann Caspar Hofmeister. Siehe den Brief von Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1719.01.14.
  2. Zur Querele Johann I Bernoullis mit den Groninger Theologen siehe die Anmerkung im Brief an Johann Jakob Scheuchzer von 1710.11.19.
  3. Ursula Bernoulli-Stähelin (1656-1750).
  4. Benedict Bernoulli (1692-1759).
  5. Nicolaus I Bernoulli (1687-1759).
  6. Im Manuskript steht "c'eu".
  7. Im Manuskript steht "afinqu'il".


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