Bernoulli, Johann I an Pergen, Leopold Gottlieb Graf von (1727.01.08)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Pergen, Leopold Gottlieb Graf von, 1700-1749
Ort Basel
Datum 1727.01.08
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 675:Bl.11-12
Fussnote Am Briefkopf eigenhändig "à Mr. le C. de Pergen"



File icon.gif Monsieur et trés-Illustre Comte

J'ai eu une sensible joye d'apprendre par la lettre que Vous m'avés fait l'honneur de m'ecrire du 28.e du mois passé,[1] que Vous étes encore en pleine vie jouissant d'une santé parfaite, dont je Vous souhaite de tout mon coeur la continuation pendant non seulement le cours de cette nouvelle année mais d'une longue suite d'autres comblées de toute sorte de benedicitions et de prosperités. Quant à moi, je me porte maintenant graces à Dieu assés bien, aprés avoir essuyé l'année passée une longue et dangereuse maladie, dont je me suis relevé contre l'attente de mes Medecins et de tout le monde même. Ce n'est pas là la seule adversité par la quelle l'année 1726 m'a été malheureuse, mais la mort de l'ainé de mes deux Fils à Petersbourg,[2] que j'ai apprise inopinement et presque en meme tems que sa maladie, m'a infligé une playe bien plus douloureuse que les plus cruelles angoisses File icon.gif que j'avois souffertes dans le plus fort de ma maladie. Ce qu'il y avoit de plus consolant pour moi, est que mon second fils,[3] pour le quel je craignois beaucoup à cause de sa tendre complexion et de sa foiblesse restante aprés qu'il a eté lui meme malade presque jusqu'à la mort en Italie l'année précedente, a vaincu heureusement l'affliction extreme que lui avoit causée la perte de son frére, qu'il aimoit plus que soi meme. Un surcroit de consolation dans mon état infortuné étoit que l'Imperatrice de Russie touchée de cette mort marqua sa douleur de propre bouche au frére du défunt, auquel Elle fit faire genereusement[4] des funerailles trés magnifiques à Ses depens.

Je passe maintenant Monsieur à ce que Vous me demandés, en Vous donnant d'abord des assurances que je suis toujours le meme à Votre egard, c'est à dire, toujours prét à Vous devoüer mes services avec tout ce qui depend de moi, File icon.gif me faisant un plaisir singulier de pouvoir contribuer quelque chose à satisfaire Vos nobles penchants pour les sciences et à Vous perfectionner particulierement dans la connoissance des mathematiques; mais mon chér Comte si j'ose Vous communiquer librement mes pensées sur la maniere la plus facile et la plus convenable de faire le plus promtement des progrés, je prens la liberté de Vous faire souvenir de ce que je Vous ai remontré autre fois, en Vous faisant voir qu'il seroit absolument necessaire que Vous fussiés ici présent, parce que par une seule leçon donnée[5] de bouche Vous avanceriés plus qu'en trois mois par des instructions à Vous donner par lettres; Vous en comprendrés bien les raisons, si Vous daignés y reflechir, sans que je Vous les expose tout au long. L'algebre en particulier, dans laquelle Vous souhaittés d'étre instruit, exige une explication orale, y ayant tant de minuties, tant de circonstances, tant de difficultés imprévües, File icon.gif en un mot tant d'eclaircissemens à donner à tout moment sur des scrupules qui Vous arreteroient tout court si je n'étois présent pour Vous les léver sur le champ: J'espere de pouvoir Vous donner en peu de tems, si Vous êtes ici, une connoissance considerable et suffisante dans l'Algebre pour la perfectionner en suite par Vous meme quand Vous serés parti de chés moi, ou par une correspondence de lettres que je pourrai entretenir avec Vous selon V.tre souhait, car encor un coup, de reussir d'abord avant que d'avoir aucune teinture dans les operations analytiques, cela me paroit tout à fait impraticable par lettres. Songés y Monsieur et ecrivés moi au plutot Votre resolution, en me marquant, si Vous avés envie de venir, le tems auquel vous croyés d'arriver ici: En ce cas je me flatte que Vous n'aurés pas lieu de regretter les frais du voyage et que Vous trouverés tout le contentement desirable par les éfforts que je ferai pour Vous convaincre que je suis trés réellement et avec un devouement entier Monsieur et trés-Illustre Comte V.tre trés humble et trés obeissant Serviteur J. Bernoulli.

Bâle ce 8. Janvier 1727.


Fussnoten

  1. Dieser Brief ist nicht erhalten
  2. Nicolaus II Bernoulli starb am xx.xx.1726 in St. Petersburg unerwartet an einem Unterleibsgeschwür
  3. Daniel Bernoulli
  4. Im Manuskript steht "geunereusement"
  5. Im Manuskript steht "donée"


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