Montmort, Pierre Rémond de an Bernoulli, Johann I (1714.09.06)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Montmort, Pierre Rémond de, 1678-1719
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Montmort
Datum 1714.09.06
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 665, Nr.9a*
Fussnote Am Briefkopf von anderer Hand "6 Août 1714". Dann Août gestrichen und mit Bleistift durch "Sept." ersetzt. Marginalie zum Datum am Briefende vor dem PS (ev. von Joh. III B.): "Iln'y a plus de doute que ce ne soit cette date qui est fautive; comme on verra par la suite: il faut le 6e Septembre."



File icon.gif Demandes[1]

1.ere La force des corps c'est leur quantité de mouvement, la quantité de mouvement d'un corp[2] c'est le produit de sa masse par sa vitesse et dans l'equilibre de deux mouvemens contraires les forces sont le produit des masses par les vitesses respectives que chacun des corps tend à avoir par la disposition de la machine.

2.e Si la ligne [Figur folgt][3] exprime la vitesse avec laquelle le corp s'approche du plan , la force avec laquelle le plan sera choqué par le corp sera et si un autre corp vient frapper le meme plan avec une autre vitesse exprimée par la ligne le rapport de l'impression faitte par[4] le corp sera à l'impression faitte par le corp ensorte que si le poid[5] est au poid en raison reciproque des vitesses c'est à dire et qu'une de ces forces soit opposée à l'autre c'est à dire employée en sens contraire le plan restera immobile.

On voit que dans l'action d'un corp sur un autre il y a deux choses à considerer, la masse du mobile et sa vitesse ensorte que les poids et etant inegaux comme l'on voudra et frappant perpendiculairement le plan en sens contraire, la raison reciproque des vitesses produira de part et d'autre égalité d'action, c'est là le grand principe[6] des Mechaniques auquel il faut tout rapporter.

3.eme Une superficie ne recoit d'impression que selon une direction perpendiculaire, ainsi pour connoitre l'impression que fait sur un plan un agent qui pousse obliquement il faut comparer cette impression à celle que feroit le meme agent s'il poussoit selon une direction perpendiculaire à ce plan.

File icon.gif Lemme

Deux corps et qui ont une égale vitesse viennent frapper le plan scavoir le corps en suivant la ligne perpendiculaire au plan et le corps en suivant la ligne oblique , on demande quel sera le rapport de l'impression que fera le corp sur le plan à l'impression qu'y fera le corp .

Solution

De l'extremité de la ligne oblique qui exprime la vitesse absolue des deux corps et soit abbaissée sur le plan la perpendiculaire .[Figur folgt][7] Je dis que l'impression faitte par le corp sera à l'impression faitte par le corp .

Demonstration

Si nous supposons d'abord les masses et égales il est evident que la difference des impressions ou des forces appliquées ne peut venir que de la difference des vitesses relatives ensorte qu'il ne s'agit que de decouvrir la raison de ces vitesses relatives. Or le principe de la composition des mouvemens apprend que les corps étant égaux l'impression perpendiculaire du corps est à l'impression faitte par le corp qui frappe obliquement, dans la raison du rayon au sinus de l'angle d'incidence.

Ce principe de la composition des mouvemens est recu de tout le monde mais c'est un principe d'erreur pour un grand nombre[8] de Geometres qui confondent les forces avec les masses ou avec les vitesses. Ce qu'il y a de certain et dont on a seulement besoin icy c'est qu'un corp qui va rencontrer le plan dans une direction oblique peut estre regard[é] comme ayant deux determinations l'une parallele l'autre perpendiculaire puisqu'il tend à s'avancer et qu'effectivement il s'avance en meme temps vers le point et vers le plan et que ce plan n'est frappé par le corp que selon cette derniere determination, l'autre luy etant File icon.gif entierement inutile pour s'approcher du plan ensorte qu'il la faut compter pour nulle. D'où il suit que le corp ne frappe pas le plan avec sa vitesse absolue mais avec sa vitesse relative qui est à comme le sinus est au Rayon, enfin si les masses sont inegales, il est clair que l'impression du poid sera à l'impression du poid puisque par la 1.ere demande la force avec laquelle un corp en mouvement choque un plan est le produit de sa masse par sa vitesse vers ce plan.

Corollaire 1.er

Les forces avec lesquelles le plan sera choqué seront egales si .

Corollaire 2.e

Si , ,

[9]

Du lemme precedent suit evidemment la necessité de l'equilibre dans le cas de la fig. cy jointe [Figur folgt][10] où l'on suppose que les poids en , , sont dans le rapport des lignes , , car les vitesses communes et absolues des 4 poids (au lieu d'un seul poid en comme j'en peux supposer[11] deux, l'un , l'autre ) la vitesse relative du poid en est , celle du poid en est , celle du poid en est , et enfin celle du poid est ensorte que l'impression que le poid fait sur le plan par la 3.eme demande et le lemme est , celle du poid est , celle du poid est et enfin celle du poid est et ainsi le rapport des File icon.gif trois forces appliquées perpendiculairement au plan est , ou , . Or est car par les triangles semblables on a d'une part et de l'autre donc les deux poids en agissants en sens contraire il y a equilibre.

Ex. Soit , , ce qui donne . On trouve le rapport des trois impressions comme , , ou comme 47, 169, 122 ou si l'on veut comme , , en substituant les trois lignes , , aux trois lignes , , qui leurs sont proportionelles.

On peut encore demontrer autrement l'equilibre des trois poids, et le rapport trouvé, , , , car regardant la ligne comme un plan incliné l'on scait que l'impression qu'un corp appuyé sur le plan incliné fait sur le plan est à l'effort que ce meme corp y feroit s'il etoit appuyé perpendiculairement sur ce plan ,[12] comme la longueur à la hauteur du plan incliné. Et par consequent l'impression qu'un corp appuyé sur le plan fait sur le plan est à l'effort que fait sur ce plan un corp qui y appuye perpendiculairement . Mais par les triangles semblables donc si l'on met dans ce 1er rapport des impressions pour sa valeur on aura . Il en est de meme du rapport qui exprime l'impression du poid .

Corollaire 3.eme

Si deux corps et dont les masses soient et par Ex. 5 et 10 viennent dans les directions et heurter le point avec des vitesses égales et qu'un corps dont la masse soit vienne heurter en meme temps et en sens contraire le meme point avec la meme vitesse, les trois corps resteront File icon.gif en équilibre au point et ce qui est la meme chose si le corp dont la masse est est supposé en repos et qu'il soit choqué par deux corps dont les masses soient dans la raison des cotés d'un parallelogramme, le corp decrira une ligne égale à la diagonale de ce parallelogramme qui exprimera la vitesse avec laquelle ces deux corps pousseront le 3.eme. Et par la meme raison si les vitesses sont comme les trois lignes , , les trois corps etant egaux il y aura equilibre ensorte que generallement et par le lemme si deux corps et qui vont avec des vitesses absolues exprimées par les cotés d'un parallelogramme quelconque, en rencontrent un autre quelconque en repos ils luy feront parcourir un espace dans le meme temps que les corps et auroient parcouru les cotés et ( et sont les vitesses relatives des vitesses absolues et ) d'où suit pour la supposition des trois poids égaux la verité du theoreme de M.r Newton[13] corpus conjunctis viribus diagonalem parallelogrammi eodem tempore describere quo latera separatis[14].

Corollaire 4.eme

Si l'angle est droit les points , , se confondent et les lignes , , deviennent un des cotés du parallelogramme rectangle,[Figur folgt][15] l'autre coté etant ou ensorte que le rapport , , se change en celuy cy , , que M.r R.[16] a demontré d'une maniere qui me paroist tout-à-fait convaincante dans l'equilibre des trois poids et par consequent il est tres vray que deux masses qui viendront heurter le plan au point dans des directions telles que l'angle soit droit et avec des vitesses te[lles] File icon.gif que l'impression perpendiculaire de l'une soit et l'impression perpendiculaire de l'autre il est dis je tres vray qu'elles feront équilibre avec une force qui viendra frapper perpendiculairement le plan au point .

Corollaire 5.

De ce que l'on trouve les forces dans le rapport , , dans l'équilibre des trois poids pour le cas de l'angle droit, on en doit seulement conclure qu'il y a équilibre entre trois agents lorsque l'impression perpendiculaire de l'un étant comme le quarré de la diagonale l'impression perpendiculaire des deux agents qui frappent obliquement formant ensemble un angle droit est comme les quarrés de deux autres cotés, et il me paroist qu'on n'en doit pas conclure comme a fait M. R.[17] qu'un vent comme allant avec la vitesse selon la direction et un vent comme avec la vitesse selon la direction il resulte de l'impression de ces deux vents une impression , dans la direction .

Par Ex. Soit le vent comme frappant selon avec la vitesse la voile [Figur folgt][18] et le vent frappant avec la vitesse selon la meme voile , l'impression du vent sur la voile est mais elle n'est que sur la voile et de meme l'impression du vent sur la voile est mais elle n'est que sur la voile . Or la somme de ces deux impressions sur la voile qui est nest pas égale à l'impression du vent sur la voile laquelle est . est la vitesse resultante des deux forces, et un vent qui auroit cette vitesse tiendroit la voile en équilibre.

Si les masses etant comme les vitesses la vitesse etoit et la vitesse etoit 5, alors les efforts des deux vents seroient plus grands que 25, mais l'exces en seroit fort petit car on auroit pour la File icon.gif somme de ces deux impressions .

J'ay trouvé que si deux Corps et tels que ait trois degrés de masse et , 4, viennent heurter selon les directions et en un point un corp avec des vitesses absolües qui soient et le corp recevra une vitesse . Mais si l'on veut que les masses soient comme les vitesses ce qui a lieu dans les fluides et que l'on demande quelles doivent estre les vitesses des vents et qui feroient ensemble sur la voile une impression , soit la grandeur cherchée du vent selon , la grandeur cherchée de la vitesse du vent selon , un quarré donné on aura ces deux égalites: et . On tirera de ces deux équations les valeurs des cotés du parallelogramme desiré et reciproquement ces cotés etant donnés on aura dont la racine sera la vitesse.

Conclusion.

Le vent poussant la voile perpendiculairement avec une force M. R.[19] pretend que l'impression qu'il fait alors vers est et vers , . Il me paroist evident par le lemme que de l'impression sur la voile il n'en resulte qu'une impression vers et une impression vers et qu'ainsi le rapport des impressions faitte par le vent vers les trois cotés est , , c'est à dire comme les trois cotés , , , ainsi que le pretendent M.rs Huygens[20] et Bernoulli[21].

File icon.gif Pour le prouver soit du point comme centre et de rayon decrit un arc de cercle qui couppe prolongé en et du point abaissé sur le plan de la voile la perpendiculaire , la ligne exprime la vitesse relative du vent sur la voile . Or à cause des triangles semblables est donc l'impression d'un corp sur un plan étant le produit de sa masse par la vitesse relative l'impression du vent qui est sur le plan n'est que sur le plan conformement à ce que pretend M.r Bernoulli[22] d'où il suit que sa vitesse vers sera ce qu'il falloit trouver.

A Monmort ce 6 Aoust 1714

[23]

Voila M.r ce que je vous ai promis sur le sujet de vostre dispute avec M.r Renau[24]. Sa demonstration pour l'equilibre des trois poids m'avoit d'abord frappé et j'avois jugé precipitament que la conclusion qu'il en tire etoit bonne. Voila ce que je pense à present j'envoye le double de cecy à M.r le ch. Renau[25]. Peut-estre y decouvrirat-il la cause de son erreur si tant est que je ne me sois pas trompé moy meme car je n'ai presque pas le temps de penser et je n'ai travaillé sur cette matiere que parceque j'etois etonné et scandalizé de voir tous les Geometres de Paris partagés sur une matiere qui ne paroist pas fort difficile et plus encore parceque M. Renau[26] m'en a fort prié. Un de mes amis à qui j'avois preté vostre livre[27] ne me l'a point rendu avant mon depart de Paris, c'est ce qui est cause que je ne suis point entré icy dans l'examen de plusieurs choses qui ont rapport à la dispute. En attendant que je puisse pousser mes reflexions je serai ravi d'apprendre ce que vous pensez de ce petit memoire. Corrigez moy, instruisez moy et soyez sur que vous ne scauriez avoir un disciple plus humble. Si vous en estes content faittes en part à M.r vostre Neveu[28] que j'embrasse de tout mon coeur et à qui pourtant je reproche sa paresse. Vous scavez sans doutte qu'il y a dans les journaux de Leipsic de l'année derniere un morceau pour soutenir le sentiment de M. Renau.[29]

R. d. M.


Fussnoten

  1. Beim folgenden Text handelt es sich um das von Montmort in seinem Brief an Johann I Bernoulli von 1714.08.28 angekündigte "Mémoire".
  2. Im Manuskript steht im Folgenden meistens"corp" für "corps" im Singular.
  3. [Link folgt].
  4. Das "par" fehlt im Manuskript.
  5. Im Manuskript steht im Folgenden meistens "poid" für "poids" im Singular.
  6. Im Manuskript wird "principe" oft durch ein überstrichenes "ppe" abgekürzt.
  7. [Link folgt].
  8. Im Manuskript steht "nombres".
  9. Diese Formeln stehen in drei Spalten unter "fig. 3" auf p. 3 des Briefes. Sie liegen hier als Tabelle und als laufender Text abgetippt vor.
  10. [Link folgt].
  11. Im Manuskript steht "supposé".
  12. Die Buchstaben auf der rechten Seite der Gleichung sind durch Korrekturen schlecht lesbar.
  13. Newton, Isaac (1643-1727).
  14. Newton, Isaac, Philosophiae naturalis Principia mathematica, Londini (J. Streater) 1687, p. 13, Corrolar 1.
  15. [Link folgt]. Diese Figur auf p. 5 des Briefes ist aus der Figur auf p. 3 des Briefes entstanden zu denken. [Link folgt].
  16. Es ist Bernard Renau d'Eliçagaray (1652-1719) gemeint.
  17. Es ist Bernard Renau d'Eliçagaray (1652-1719) gemeint.
  18. [Link folgt]. Ein Teil der Figur (gestrichelter Kreisbogen etc.) findet sich infolge Faltung des Bogens im Text auf Seite 2.
  19. Es ist Bernard Renau d'Eliçagaray (1652-1719) gemeint.
  20. Huygens, Christiaan (1629-1695).
  21. Bernoulli, Johann I (1667-1748).
  22. Bernoulli, Johann I (1667-1748).
  23. Randbemerkung von Johann III Bernoulli (1744–1807): "Il n'y a plus de doute que ce ne soit cette date qui est fautive; comme on verra par la suite; il faut le 6.e Septembre."
  24. Renau D’Elicagaray, Bernard (1652-1719).
  25. Renau D’Elicagaray, Bernard (1652-1719).
  26. Renau D’Elicagaray, Bernard (1652-1719).
  27. Bernoulli, Johann, Op. XCI, Essay d'une nouvelle Theorie de la Manoeuvre des Vaisseaux, avec quelques Lettres sur le même Sujet; Par Jean Bernoulli, Profess. des Mathem. & Membre des Academies Royales des Sciences de France, d'Angleterre & de Prusse, Basle (J. G. König) 1714.
  28. Bernoulli, Nicolaus I (1687–1759).
  29. In AE Februarii 1713, p. 96 findet sich unter "Nova litteraria" lediglich ein Hinweis auf eine von Renau geplante Publikation zu seinem Streit mit Huygens. Dort wird ebenfalls das baldige Erscheinen der zweiten Auflage von Montmorts "Essay d'Analyse sur les jeux de l'hazard" angezeigt.


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