Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1718.11.09)

Aus Bernoulli Wiki
Zur Navigation springen Zur Suche springen


Briefseite   Briefseite   Briefseite   Briefseite  


Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Ort Basel
Datum 1718.11.09
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 44
Fussnote



File icon.gif Monsieur et tres-honoré Ami

Il ne faut pas seulement une simple confirmation de S. M. Prussienne,[1] pour que mon fils soit Professeur à Duisbourg;[2] mais il a besoin d'une election de la part du Roi, car il est sur la nomination avec deux autres, dont chacun a autant de droit que lui à pretendre de triompher, quoi qu'avec cette distinction, que mon fils est entré dans la nomination de haute lute, c'est à dire, unanimement ou avec tous les suffrages du Senat academique, au lieu que chacun de ses deux concurants n'y est entré que par deux voix: Cependant bien qu'il soit encore incertain, que S. M. se conforme à l'intention de Messrs. les Professeurs à Duisbourg, qui est à ce qui paroit d'avoir mon fils pour leur Collegue, je ne laisse pas d'accepter avec beaucoup de joye Vôtre gratulation faite par avance; car quand meme cette affaire manqueroit de succés, il y auroit pourtant de quoi me feliciter de l'honneur que mon fils a eu d'emporter touts les suffrages du Senat academique, ce qui lui sera recommandable pour une autre endroit. Mon fils reçût avant hier une lettre de son Cousin germain de Padoue[3] qui lui mande la meme chose que vous m'avez ecrite touchant la confirmation de vôtre Election faite par Messrs. les Reformateurs, sçavoir qu'ils sont obligés d'attendre que le Chevalier Morosini ne puisse plus faire d'obstacle à vôtre promotion; il ajoute que [Mr.] Morosini est Neveu du Cardinal Cornero, qui voudroit volontiers voir placé à la station qui vous est destinée un certain nommé File icon.gif Pontedera, et que Mr. le Proc. Tiepolo,[4] qui est aussi Neveu de Mr. le Cardinal, favorise pareillement ce Pontedera[5] mais que non obstant cela Mr. Michelotti espere de pouvoir ranger Mr. Tiepolo dans le parti de vos Amis. Je vous plains de ce qu'on vous laisse languir si longtemps; je voudrois qu'on vous tirat enfin de cet état douteux et génant où vous vous trouvez. Vous etes comme Tantale à qui on presente de bien pres les plus beaux Fruits sans en pouvoir jouir: j'espere pourtant que tout ira bien malgré toutes les oppositions. Quant au marché que vous avez fait avec Mr. le D.r Zuinguer pour sa Bibliotheque Botanique, je ne sçai si vous avez fait un bon achat, puisque ni la somme que vous payerez ni l'état de la bibliotheque ne m'est connu: quoi qu'il en soit je vous dis (mais entre nous) qu'il n'est pas vrai que les curateurs de notre bibliotheque publique voudroient avoir ce corps de livres, car il n'y a point d'autres Curateurs que les Bibliothecaires constitués par la Regence c'est à dire par le Senat academique dont je suis membre; or outre que ce Senat n'a pas de quoi acheter une Bibliotheque, les Bibliothecaires n'oseroient pas et ne pouroient pas faire un achat de la moindre consequence sans notre consentement: c'est par avis. Je croi comme vous, que j'ai laissé trop longtems fondre le verre sur le moule, dont je fis l'empreinte que je vous ai envoyée: une autre fois je prendrai plus de précaution, et ferai un fourneau pour cette fin suivant vôtre description, dés que j'aurai le loisir, ce que je n'ai pas presentement, à cause de plusieurs occupations qui me sont survenues: entre autres celle que cause l'affaire de la tour, qui est ici devant le Pont du Rhin File icon.gif du coté de la grande Ville[6] (que l'on appelle das Rheinthor)[7] cette tour est tellement minée et endommagée par la violence de l'eau du coté de Grand Bale, que l'on a peur que tous ces batimens ne tombent enfin subitement en ruine, et ne fassent ainsi un terrible effet pour ceux qui en seroient ecrasés. Nôtre Magistrat voulant donc, aprez un si long retardement, remedier à ce mal et non seulement reparer les breches et les crevasses que l'on voit particulierement aux fondements de la tour, mais aussi empecher que le Rhin ne fasse desormais ces sortes de destructions, a fait venir ici exprés de Berne et de Geneve, Mr. le Baillif Gros[8] et Mr. Levrat,[9] comme deux Personnes qui se connoissent en cela: On a déja lû devant le Conseil (où on m'a fait venir aussi pour entendre mon avis là dessus) les memoires qu'ils ont presentés,[10] pour communiquer leur conseil, et le projet, que chacun propose. Ils different dans leurs[11] projets; on incline à preferer celui d[e] Mr. Levrat, comme le plus faisable et le moins precieux, quoique celui de Mr. Gros paroisse le plus convenable pour l'avenir: peutetre que cette affaire me donnera encore d'autres occupations dans la suite; on m'a ordonné de conferer avec ces deux Messieurs; Mr. Gros qui n'est pas Ingenieur de Profession, repartira bientot pour chez lui; mais Mr. Levrat a ordre de Messieurs[12] de Geneve de rester aussi longtemps qu'il plaira à nos Seigneurs, ainsi je croi qu'il sera present à l'execution de son projet et qu'il dirigera le travail, quoiqu'il ne soit pas encor sûr, qu'on le suivra en tout. Si vous étiés ici, je ne doute pas, que vous ne puissiez nous donner aussi bon Conseil, que qui que ce soit: La grande difficulté sera de detourner le Rhin, qui fait comme vous File icon.gif sçavez un detour avec une tres grande rapidité ensorte qu'etant obligé de se mouvoir en arc de cercle dont la convexité est du coté de grand Bale, il se jette avec toute sa force sur ce bord, et ne peut que causer un grand ravage en minant et creusant peu à peu les fondements et les Murailles des batimens et des maisons exposées à la violence des eaux. Notre Genevois pretend pouvoir changer un peu le cours du fleuve, par le moyen d'un plantage, comme il l'appelle, en faisant battre dans le Rhin quantité de pieux ou pilots, le long du bord endommagé depuis le Pont jusqu'à la Pfaltz qui est derierre la grande Eglise: Il croit que par là il s'am[as]sera entre les pieux de ce plantage du limon et du gravier et qu'il se formera ainsi un guai de soi meme dans le temp[s] de 2 ou 3 ans, si bien que les maisons qui sont presentement baignées par l'eau seront à sec, et ne pouront plus etre ruinées par la force des flots. Pour moi j'ai plus d'une raison de douter du succes, le temps nous apprendra ce qu'il faut juger de l'un et de l'autre. En attendant je me donne l'honneur de vous assurer que je ne cesserai jamais d'etre avec ardeur Mr. et tres-cher Ami Votre tres humble et tres obeissant serviteur Bernoulli

Bale ce 9. 9bre 1718

P. S. Ma femme et mes Enfants vous font leur complimens.


Fussnoten

  1. Friedrich Wilhelm I. (1688-1740), König von Preussen.
  2. Zur Bewerbung von Nicolaus II Bernoulli für den mathematischen Lehrstuhl an der Universität Duisburg siehe den Brief von Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1718.10.19.
  3. Dieser Brief von Nicolaus I Bernoulli an Nicolaus II Bernoulli ist anscheinend nicht erhalten.
  4. Lorenzo Tiepolo di Francesco war Botschafter in Frankreich (1702), Wien (1708), bei Papst Clemens XI. (1710) und procuratore di San Marco (1712).
  5. Es handelt sich um Giulio Pontedera (1688-1757), der 1719 tatsächlich anstelle von Johannes Scheuchzer auf den botanischen Lehrstuhl der Universität Padua berufen wurde.
  6. Im Manuskript steht "Vile".
  7. Das Rheintor auf der Grossbasler Seite der Mittleren Brücke zu Basel existiert heute nicht mehr.
  8. Emanuel Gross (1681-1742), Ingenieur und Kartograph, war 1720 auch für die Korrektur der Aare im Zusammenhang mit Sanierungsarbeiten in Thun verantwortlich. Siehe Bähler, Anna, Gebändigt und genutzt. Die Stadt Thun und das Wasser in den letzten 300 Jahren, in: Berner Zeitschrift für Geschichte und Heimatkunde, 69 (2007), p. 159.
  9. Der angebliche "Ingenieur" Levrat, der von der Genfer Regierung als Fachmann für die Ausbesserungsarbeiten an den vom Rhein unterspühlten Uferbefestigungen in Grossbasel empfohlen worden war, aber mit seinen Arbeiten scheiterte.
  10. Der Vorschlag von Emanuel Gross wurde vom Kleinen Rat am 19. Oktober 1718 besprochen. Siehe Protokoll des 19. Oktobers 1718, (Kräßhafftes Rheinthor), in: Protokoll des Kleinen Rats von 1718 März 12 bis 1718 November 30, StABS, Protokolle: Kleiner Rat, 89, fo. 357. Der Vorschlag von Levrat wurde hingegen am 22. Oktober und am 5. November 1718 behandelt. Siehe das protokoll der Sitzung des Kleinen Rats vom 22. Oktober 1718 (Kräßhafftes Rheinthor betrff.), ibid., fo. 363v und 5. November 1718 (Kräßhafftes Rheinthor), ibid., fo. 391r.
  11. Im Manuskript steht "lurs".
  12. Im Manuskript steht "Messiers".


Zurück zur gesamten Korrespondenz