Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1721.01.15)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Ort Basel
Datum 1721.01.15
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 63
Fussnote



File icon.gif Monsieur et tres-Honoré Ami

Je prie le tout Puissant, que les voeux que Nous Nous fimes l'un à l'autre à l'occasion du nouvel an s'accomplissent de part et d'autre, à fin que nous puissions avoir le bonheur de faire les memes voeux encor un bon nombre de fois; si Vous etes content de vôtre nouvelle charge, je le suis aussi: mais que me dites vous du salaire de 2 bz. par an? je croi que Vous vous mocquez de moy; c'est peutetre 200 fl. que vous avez voulû dire; si vous n'avez pas autans pour le moins, je croirois plutot que vous n'avez rien du tout et qu'il faudra Vous contenter du seul titre qui sera sans doute fort honorable, puisque vous l'avez accepté, ainsi je souhaiterois que vous me nommassiez ce titre à fin que je les puisse exprimer dans l'adresse des lettres que j'aurai l'honneur de Vous ecrire à l'avenir. Simler[1] peut fournir à Vôtre Professeur de l'Histoire[2] assez de matiere pour continuer longtems ses leçons sur le chapitre des premiers Suisses.

Je suis bien aise d'apprendre que vous ayez le Recueil de diverses pieces par M.rs Leibnits, Clark, Newton et autres, publié l'année passée par Mr. des Maizeaux,[3] car quand vous l'aurez lüe, je vous prie de me le preter, à fin que je le puisse parcourir aussi; on m'ecrit, qu'il y a quelques lettres File icon.gif de Mr. Newton, qui me regardent d'une maniere pas trop avantageuses, mais que Mr. des Maizeaux les y avoit inserées contre la volonté de Mr. Newton, malgré toutes ses instances et meme les offres qu'il Lui avoit faites de le dedommager; voici l'extrait d'une lettre d'Angletterre, qu'on a ecrite à Mr. Varignon sur ce sujet du 15. 7bre de l'année derniere "Vous sçavez sans doute que Mr. des Maizeaux a publié en Hollande une nouvelle edition des lettres, qui se sont ecrites entre Mrssrs. Leibnits, Newton et Clarke"[4] etc. ( ).[5] Si cela est vrai, c'est une grande malhonneteté à Mr. des Maizeaux, tant par rapport à moy que par raport à Mr. Newton et j'aurai sujet de m'en venger publiquement, mais j'ai quelques raisons de douter de la verité de ce fait et de croire que sous l'apparence de la reconciliation entre Mr. Newton et moy (car il faut que vous sçachiez, que nous nous sommes ecrit mutuellement pour faire la paix environ un an avant la publication de ce recueil) Mr. Newton tache de me noircir secretement en me faisant acroire que cela se fait à son insçu. Si Vous connoissez ce Mr. de Maizeaux, vous me feriez un grand plaisir de Lui ecrire ou de Lui faire File icon.gif ecrire par quelque Ami, pour sçavoir de Lui, ce qui en est, à fin que je puisse etre eclairci sur ce fait et juger par là de la bonne foy de Mr. Newton. Au reste je m'etonne que Mr. des Maizeaux s'erige[6] en Juge touchant l'invention du calcul differentiel, Lui qui n'en a aucune idée et qui en sçait aussi peu que mon chat: c'est un aveugle qui juge des couleurs; cependant je ne suis pas surpris, qu'il decide si hardiment en faveur de Mr. Newton, car il a mangé assez long tems le pain des Anglois pour apprendre à chanter leur chanson. Il est ridicule que ce bon homme confonde si plaisamment les series de Mr. Newton avec le calcul differentiel, c'est comme s'il prennoit une vache pour une arbre.[7]

Je vous remercie de la communication du tremblement de terre, qui se fit sentir à St. Galle et aux environs;[8] les particularitez que vous m'en marquez sont curieuses. La vapeur chaude que le Messager de Rochac[9] avoit senti sortant de la terre, est assez semblable à ce vent chaud qui commença de s'elever ici aprez un tremblement de terre que nous eumes il y a environ dix ou onze ans au milieu de l'hiver et dont j'ecrivis toutes les circonstances à Mr. vôtre Frere,[10] File icon.gif entre autres que ce vent-là, qui venoit du coté de la foret noire, par consequent de l'orient fit fondre en moins de 2 heures toutes les neiges, qui etoient hautes de 3 à 4 pieds; mais que la nuit suivante il en tomba derechef une si prodigieuse quantité de neiges, qu'il sembloit que toutes les eaux s'etoient converties en neige.

Finalement j'ay des complimens à Vous faire de la part de ma Femme et de toute ma Famille. Je suis parfaitement Monsieur Vôtre tr. humble et tr. ob. s. J. Bernoulli

Bâle ce 15. Janv. 1721.


Fussnoten

  1. Simmler, Josias, De Republica Helvetiorum libri duo ..., Tiguri [Zürich] (Chr. Froschauer) 1576. Dieses vielfach aufgelegte und übersetzte Buch war ein Standardwerk zur Schweizer Geschichte bis ins 18. Jahrhundert.
  2. Johann Balthasar Bullinger (1690-1764), Professor für vaterländische Geschichte.
  3. Desmaizeaux, Pierre (ed.), Recueil de diverses pièces, sur la philosophie, la religion naturelle, l’histoire, les mathématiques, etc. par Mrs. Leibniz, Clarke, Newton, et autres autheurs célèbres, Amsterdam (Duvillard & Changuion) 1720.
  4. Der zitierte Text stammt aus Pierre Varignons Brief an Johann I Bernoulli von 1720.10.01. Die Passage ist ihrerseits Teil eines langen Zitates aus einem Brief von Abraham de Moivre an Varignon.
  5. Im Manuskript findet sich hier eine leere Klammer. Möglicherweise zeigt die Klammer an, dass eine längere Passage dieses Zitates folgen sollte.
  6. Im Manuskript steht "s'eriger".
  7. Der Querstrich, der an dieser Stelle folgt, soll einen Absatz markieren.
  8. Es handelt sich um das Erdbeben von 1720.12.20.
  9. Rorschach.
  10. Es handelt sich um das Erdbeben von 1711.02.09. Johann I Bernoulli hatte in seinem Brief von 1711.02.11 an Johannes Scheuchzer und von 1711.02.25 an Johann Jakob Scheuchzer über dieses Erdbeben berichtet.


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