Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1722.05.17)

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Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1722.05.17
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 140*
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon Treshonnoré Patron.

Je vous suis infinement obligé pour la peine que vous avés prise, pour m'envoyer un echantillon de Papier. Celuy dont le prix monte à fl. 7¼ seroit justement propre pour mon Ouvrage, Mais comme je suis obligé à payer moy même le Papier, et que je ne scay pas comme Nos Seigneurs regarderont ce travail, je ne puis pas me resoudre à faire la depense de 30 fl. à peu prés tout d'abord, Sans voir une issüe proportionnée à mes longues et tres facheuses fatigues. Car M.r Tschiffeli, Greffier de Bade[1] a obtenu unanimement du Grand Conseil la prolongation de sa charge d'une[2] Année entiere; Ce qui a fait que l'on a differé l'election d'un nouveau jusqu'à l'Année qui vient; ainsy que je suis obligé de trainer ma vie, ou plus tot de la tromper pendant une année tout entiere. C'est ainsy que passent mes jours, mes forces et ma viguer, en les consumant tout à fait au Service du public, sans pourtant voir aucun port certain pour aborder; Et si Dieu ne m'avoit donné quelques biens tres mediocres pour ma sustentation, je suis persuadé que l'on me laisseroit crever de faim. Voila Monsieur la raison pour la quelle je suis obligé de laisser en repos le papier en question, et de me servir du papier ordinaire. Je pourrois demander touts ces fraix du fond de Nôtre Bibliotheque,[3] qui me les payeroit volontierement, mais elle, selon que nous sommes[4] bâtis, voudroit peutetre alors se saisir de l'ouvrage, et me laisser à Sec, ainsy qu'il vaudra mieux de garder tout dans ma disposition absolüe. Mon apprehension que j'ay là dessus n'est pas sans raison: Car, lors que par le conseil des bons Amis, j'ay pris la resolution d'entreprendre le grand et facheux ouvrage d'un Catalogue Universel, quelques membres du College de la Bibliotheque ont voulu etablir une Commission, pour me prescrire la route que je devois tenir pour faire un Catalogue comme il faut;[5] Mais ayant d'abord remarqué où cela alloit, j'ay pris la liberté de Leurs declarer, que, s'ils ne me jugeoient pas capable File icon.gif d'entreprendre cet ouvrage tout seul, je ne l'êtois pas meme pour executer Leurs Regles, qu'ils m'addouçissoient avec le nom des conseils, et que je laisserois volontierement le soin et le travail pour former un tel ouvrage à qui les vouloit, sans que je veuille y donner le moindre conseil: Que je pretendois d'etre en etat d'entreprendre un tel ouvrage sans aucun aide et conseil, et que j'etois tres indisposé d'être un Amanuensis de ceux qui ne veulent pas travailler: Là dessus on me laissa le travail sans me donner des Inspecteurs. De cela vous pouvés voir un echantillon de la bonne volonté qu'on me porte.

La Semaine passée on reçut une Lettre du Roy d'Angleterre, touchant la reünion des protestants,[6] dans la quelle il insiste, sur ce que les Cantons de Zuric et de Berne ne contraignent plus Leurs gens à Signer la formula Consensus,[7] il pousse cette matiere avec un empressement, je ne doute nullement que la Lettre ne soit lüe aussy au Senat Academique, ainsy que je passe son contenu ulterieur: Elle est adressée à toute la Suisse Evangelique.

Il ne se passe du reste rien, qui soit digne de Vôtre attention. J'ay l'honneur d'assurer de mes tres humbles Respects Madame Vôtre tres chere Epouse, et de salüer respectueusement toute vôtre belle famille. Du reste j'ay l'honneur d'être tres veritablement, comme vous sçavés et comme je dois Monsieur mon Treshonnoré Patron Votre treshumble et tresobeissant Serviteur D.r Jean Scheuchzer

Zuric ce 17.e May 1722.


Fussnoten

  1. Baden.
  2. Im Manuskript steht "d'une une".
  3. Die Bürgerbibliothek Zürich.
  4. Im Manuskript steht "somes".
  5. Zu Johannes Scheuchzers Arbeit als Bibliothekar der Bürgerbibliothek siehe seinen Brief an Johann I Bernoulli von 1716.02.09.
  6. Es handelt sich um den Brief von Georg I. (1660-1727), König von Grossbritannien an die reformierten Kirchen von Bern und Zürich von 1722.04.10 (u. a. ZB Zürich, Ms P 2014.5, Nr. 41), in dem er diese aufforderte, im Interesse des Friedens und des Zusammenhalts der Protestanten, die Formula Consensus abzuschaffen und die Union der protestantischen Kirchen Europas nicht weiter zu behindern. 1722.02.24 hatte auch Friedrich Wilhelm I., König von Preussen einen ähnlichen Brief an die reformierten Kantone geschrieben (u.a. in StAZH, E I 6.4, Teil 1, Consensusformel und Preussen, Nr. 1-2, 1686-1722 und Burgerbibliothek Bern, Mss.h.h.VII.156). Siehe dazu auch den Brief von 1723.05.02.
  7. Vgl. Fatio, Olivier, Formula Consensus, in: e-HLS.


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