Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1723.12.01)

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Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1723.12.01
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 149*
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon Treshonnoré Patron.

Je Vous ay bien des obligations pour l'honneur, que Vous m'avés procuré dans la Connoissance de M.r le Comte de ...[1] C'est un Cavallier de grandes merites, et qui entre ses Compatriotes, principalement ceux de sa croyance, est une chose tres rare, et s'il m'en auroit[2] fait le rapport le plus fidel, j'aurois pris tout cela pour une exaggeration, et pour un cas non dable[3]. J'honnore et j'estime cet homme Illustre autant que je dois, et que ses[4] grandes merites demandent, qui sont dignes de toute veneration. Mais aussy j'ay eû avec luy une compassion, que je ne sçaurois vous exprimer avec des paroles: Et ses angoisses m'ont fait sentir veritablement le poid insupportable, que sentent ceux, qui sont sous la domination sur les Consciences. Ses Principes sont tels, que je le reconnoitrois à chaque moment pour frere en matiere de Religion. De là Vous jugerés aisement, que j'aye eu toute la deference à Vôtre chere Recommendation, et j'ay fait tout au Monde, pour le faire passer la journée, qu'il resta à Zuric, le plus agreablement qu'il m'a êté possible: Aussy passa-t-il toute la journée chez nous.

Je ne m'etonne point que le Phosphore, que j'ay eu l'honneur de Vous envoyer, ait perdu sa bonne qualité, ayant resté 8 jours en Voyage. Aussy avoit il toutes les marques. Du reste, si je me souviens bien, je vous avois marqué, que ceux qui etoient preparé sans Alun, ne luisent pas du tout, ou au plus tres foiblement, mais je vous en ay envoyé des echantillons, à fin que Vous soyés informé de tout, et que Vous puissiés faire l'experience Vous même, qu'en melant de nouveau cette même matiere avec de l'Alun brulé, il sera rendu lumineux aprés la Calcination, comme les autres. Aussy le mourceau qui etoit sans papier, etoit de la même espece. Du reste ce que vous avés observé touchant ce mourceau, qu'il petille, quand on l'approche de la flamme, cela arrive communement à touts ceux qui se sont uni avec les charbons, et il faut que le souphre etouffé, qui reste toujours dans les charbons, en soit la cause, tout de même comme le fer exposé au miroir ardent mis sur un Charbon, en fait la même chose, qui sans charbons coule sans aucun bruit: J'en ay une preuve convaincante, car voulant (le même jour que M.r le Comte etoit chez nous pour luy monstrer l'Experiment) revivifier un mourceau uni à un charbon, et l'ayant mis tout d'un coup dans le feu, il me jetta un eclat à la palpebre de l'oeil, qui me fit sifler pendant une heure à peu pres. Mais quant à la Revivification du Phosphore, Vous êtes trop scrupuleux pour la tenter, faites la comme il Vous plaira, vous ne sçauriés manquer, et si vous manqueriés, j'en trouveray toujour assés de matiere, pour Vous en fournir de Nouveau, Vous n'avés qu'à m'en donner la notification. Pour tout ce manege File icon.gif il ne faut ni grands apparats de fourneaux, ni d'autres preparations difficiles, il ne faut pour toute revivification qu'un bon feu de charbons, et que le Phosphore rougisse bien, et quand en refroidissant il n'est pas jaune, c'est un Signe, qu'il n'est pas encore assés calciné. Voila tout ce que je sçay cette fois. La poste va partir. J'assure de mes tresh. Respects Mad.e Vôtre chere Epouse et toute Votre famille. Et je suis réellement et sans detour Monsieur mon Trescher Patron Votre treshumble et tresobeissant Serviteur D.r J. Scheuchzer LdSchr.[5]

Zuric ce 1. Xbre 1723.


Fussnoten

  1. Leopold Gottlieb, Graf von Pergen (1700-1749).
  2. Im Manuskript steht "auoit".
  3. Das heute nicht vorhandene Wort "dable" hat Scheuchzer möglicherweise vom lateinischen "dabilis" hergeleitet.
  4. Im Manuskript steht "se".
  5. Landschreiber.


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