Scheuchzer, Johann Jakob an Bernoulli, Johann I (1730.05.06)

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Autor Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1730.05.06
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 667, Nr. 134*
Fussnote Im Originaldatum hat sich J. J. Scheuchzer offensichtlich verschrieben. Es muss sich um den 6. Mai 1730 handeln. Scheuchzer bezieht sich nämlich auf Johann I Bernoullis Brief vom 28. April 1730 und insbesondere auf dessen Nachricht von einem Erdbeben in Basel.



File icon.gif Monsieur et treshonoré Amy.

L'affaire de votre Leonhardin est d'autant plus delicate, qu'elle met à l'epreuve le courage d'un esprit fort, et le zele et la prudence du Souverain. Il semble, que le cas ne soit pas difficile pour un Juge, qui pese à la balance d'un coté les heresies les plus enormes, mesmes des blasphemies, et de l'autre coté les devoirs d'un Juge chretien, mesme de celui cy, qui ne veut que sauver les apparences. Il faudra de toute necessité, que l'homme en question soit restreint de telle sorte, qu'il ne puisse pas infecter la societé de son venin. Certes une seule suspension d'armes ne procurera pas la paix, je veux dire, que la suspension de son office ne donnera pas satisfaction à ceux, qui regardent les points en question non comme des simples erreurs mentales, mais comme des attentats malicieux de sapper les fondements de la Religion non seulement chretienne, mais aussi naturelle, et de troubler non seulement la societé, mais de la renverser. L'honneur de l'Etat et la reputation de l'Academie demandent un chatiment exemplaire. Et je ne scay, si la seule tergiversation du Juge sera en etat de former des idées prejudiciables au public. Et qui scait, si un cas si extraordinaire, et mesmes inouy dans l'Histoire Ecclesiastique doit servir à demasquer ceux qui ont à coeur le service de Dieu, et ceux, qui regardent la File icon.gif Religion simplement comme un bride pour le menu peuple. Qui scait aussi, si Dieu par un juste jugement changera une lache condescendance dans des troubles, qui pourroient renverser un Etat entier. Pardonnez moy Mons.r si je vay trop loin dans mes prognostications ou raisonnements. La resolution prise par Mess.rs les Theologiens m'en fournit l'occasion. Il faut qu'ils ayent eu des raisons tres fortes de publier le fait; car au premier abord il semble, que l'interest de l'Etat aussi bien que de la Religion demanderoit plustost une suppression des pensées si enormes. De Haeresibus disserere est serere. Je ne veux pourtant rien prejudicier à la resolution prise, persuadé des raisons tres fortes qu'on aura eu. Le Tremblement de Terre, que vous avez senti, pourra contribuer aussi à une sentence satisfaisante, specialement dans l'esprit de ceux, qui ne s'adonnent pas trop à la Philosophie. Je ne scay, si la perte que vous avez souffert dans une banqueroute est plus à estimer que le gain, que vous avez obtenu de la part de l'Acad. Royale. C'est à vous à faire l'Equation. Je donnerois le suffrage au gain, qui est toujours accompagné d'honneur, c'est pourquoy je prends plustost le parti d'une felicitation cordiale, que celui de la compassion.

Pour ce qui regarde l'occasion de placer l'argent à Zuric, j'ay l'honneur de vous dire, qu'elle devient de plus en plus tres rare. Les hypotheques ordinaires sont des biens immobiles, File icon.gif maisons, et fonds de Terre. Encore descend on jusques à 3 pour cent et au dessous. Ces sortes d'hypotheques ne vous conviennent pas, parce qu'il nous manque das Gegenrecht, qui egalement prejudicie les Baslois, dans les banqueroutes, qui se font à Zuric, que les notres, quand le tour de ces fatalités vient à vous. J'ay recommendé vos interets et demandes à mon frere, qui vous asseure de ses respects. Et encore dans la comté de Bade la coutume veut glisser, qu'on prend un interet modique: die guten Brieff werden je mehr und mehr abgelößt.

Au reste j'attend avec impatience l'issue du Diacre Leonhardin, auquel je souhaite de mon coeur un retour sincere de ses egaremens dans le sein de l'Eglise. Estant avec une parfaite estime Monsieur votre tres h. et tres ob.t serv.tr J. J. Scheuchzer

Zuric ce 6. Avr. 30.

A Monsieur

Monsieur le Docteur Jean

Bernoulli Prof.r des Mathema-

tiques tres celebre

à

Basle


Fussnoten

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