Bernoulli, Johann I an Maupertuis, Pierre Louis Moreau de (1732.01.13)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Maupertuis, Pierre Louis Moreau de, 1698-1759
Ort Basel
Datum 1732.01.13
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 662, Nr.16
Fussnote Am Briefkopf eigenhändig "à Mr. de Maupertuis"



File icon.gif Monsieur

J'ai receu Vos deux lettres du 9.e X.bre 1731[1] et du p.r Janv. 1732;[2] j'ai aussi repondu tout au long à la premiere, ma reponse etoit du 30.e X.bre[3] je ne doute pas qu'elle ne vous soit parvenue.

Je Vous y ai fait mon compliment sur le renouvellement de l'année: je ne veux pas le repeter, vous connoissés mon coeur sans avoir besoin de le manifester par des compliments; les voeux sont sinceres quand on les fait entrer dans les priéres qu'on adresse à Dieu plutot que dans les lettres qu'on s'ecrit mutuellement en forme de compliment. Le principal motif qui me fait ecrire ces lignes est pour Vous marquer combien je suis allarmé de l'etat douteux de Votre santé; En effet je suis effrayé de ce que Vous me dittes que la toux seche dont Vous Vous plaignés deviendra une affaire serieuse. N'y at-il donc pas moyen d'en prévenir les mauvaises consequences? au nom de Dieu menagés Vous par une bonne diéte, moderés surtout le trop frequent usage du caffé, c'est une drogue qui ronge l'estomac et les autres visceres quand on en prend trop souvent; elle peut donc nuire aussi à la poitrine qui est la principale partie qui souffre par Votre toux. La masse du sang est sans doute infectée d'une serosité acre qu'il faut tacher d'adoucir par des remedes balsamiques; au reste prenés courage, egayés vous et ne permettés pas que la melancholie prenne le dessus ce qui augmenteroit infailliblement le mal, mon exemple File icon.gif peut Vous donner bonne esperance, car lorsque j'etois de Votre age, etant encore en Hollande, j'avois une maladie à peu près semblable à la Votre, une fievre lente accompagnée d'une toux seche, qui m'incommodoit sans relache de nuit et de jour, m'avoit mis à deux doigts de la mort; je devins pale et maigre comme un squelette: Cela avoit duré 2 ou 3 ans, j'avois perdu l' appetit et le sommeil, ce qui me causa une pesanteur et une lassitude de corps qui me rendoit incapable de rien travailler ni de mediter; cependant les Medecins m'asseurerent que ce n'etoit ni ph[t]isie ni hectique, mais seulement une constitution scorbutique qu'on pourroit guerir par des remedes convenables, parmi grand nombre de ces remedes je me souviens que le beaume du sousfre (balsamum sulphuris)[4] m'a fait le plus de bien. Après mon retour à Bâle je me sentois encore quelques restes de mon mal, mais le changement de l'air les dissipa peu à peu et me remit au bout d'un an ou deux en pleine santé. Je crois que l'air grossier d'Hollande avoit le plus contribuée à ma mauvaise constitution, peutetre que celui que Vous avés respiré pendant quelque tems à St. Malo, par son voisinage de la mer, Vous a aussi causé Votre mal. Vous devriés donc serieusement penser à Vous en eloigner d'avantage, car Paris n'en est pas assés loin, notre air est peut etre le plus pur et le plus sain de toute l'Europe, puisque File icon.gif aussi la Suisse est le pays le plus elevée par dessus la surface de la mer, ce qu'on connoit par le courrant des plus grands fleuves qui prennent leur source dans la Suisse comme le Rhin, le Danube, le Rhone etc. et pas une des rivieres n'y entre. Je vous conseille finalement de congedier pour quelque tems les fortes applications aux mathematiques, pour ne pas epuiser les forces du corps: c'est aussi la raison pourquoi je me garde presentement de Vous rien parler sur quelque chose qui puisse attacher Votre attention.[5] Ayés soin uniquement de votre guerison pour l'amour de Vos amis qui la souhaittent ardamment et desquels je prétens etre le premier par la part que je prends à Votre santé et felicité durable; Etant avec un attachement sans egal ...

Bale ce 13.e Janv. 1732.

P. S. N'a-t-on pas encore distribué la connoissance des tems pour 1732 et les memoires de 1730.[6] Je ne sai si Mr. de Mairan m'a oublié entierement y ayant si longtems que je n'ay point receu de reponse de Lui: Je Vous prie de lui faire mes compliments sur la nouvelle année.


Fussnoten

  1. [Text folgt]
  2. [Text folgt]
  3. [Text folgt]
  4. [Text folgt]
  5. Im Manuskript steht "attantion"
  6. [Text folgt]


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